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Colombie et Équateur

« Se sentir chez soi à l'autre bout du monde est apaisant. Une sorte de confirmation qu'on pourrait être bien partout, que peu importe ce qu'il arrivera dans la vie, on pourra s'adapter. »

- Ugo Monticone dans son livre Volcan

Nouvelle année, nouvelle aventure.
 

1er janvier 2019, minuit, en escale à l’aéroport international Pearson Toronto. Bonne année, Happy New Year! Un an après notre premier voyage en Asie débute une nouvelle aventure de dix semaines en Colombie et en Équateur.

 

« La présence de groupes armés illégaux compromet sérieusement la sécurité des voyageurs en Colombie. Ces groupes mènent des attaques violentes, comme des attentats à la bombe, et se financent à travers des extorsions et des enlèvements. » Si on s'arrête à tout ce que l'on peut lire et entendre, un séjour en Colombie s'apparente à de la pure folie. Mais voilà que l’année dernière, au Vietnam, nous avons fait la rencontre d'un Colombien qui nous a dressé un tout autre portrait de son pays, laissant plutôt présager un accueil hors du commun et des paysages exceptionnels.

Une Colombie bien loin de Narcos.

Pris dans un branle-bas de combat à la sortie de l’aéroport de Carthagène, on se retrouve dans un taxi qui n’en est finalement pas un. Ne me dites pas qu’on est déjà en train de se faire enlever? Après avoir réalisé qu’on aurait vraiment dû pratiquer notre espagnol, le charmant village de Minca nous retient plus longtemps que prévu. Pour y voir le soleil jaillir sur les sommets enneigés de la Sierra Nevada de Santa Marta depuis le Cerro Kennedy, on passe la nuit à 2800 mètres d'altitude dans un conteneur (au sens propre du terme, comme dans une caisse métallique utilisée pour le transport de marchandises) avant d'entreprendre deux heures de marche en pleine noirceur. Est-ce que quelqu'un sait s'il faut faire le mort, si on tombe face à face avec un puma?

 

Un bus de nuit - notre premier - nous laisse, un brin fripés, dans le village colonial de Barichara pour quelques jours, duquel on file vers ce qui fut autrefois la ville la plus dangereuse du monde : Medellín, rendue tristement célèbre par le cartel d'El Patrón : Pablo Escobar. Du haut des escalators orange de la Comuna 13, véritable galerie d'art à ciel ouvert, il est difficile et poignant d'imaginer toute la violence et l'insécurité qui marquait la vie de ce quartier il y a tout juste 20 ans. Et si un voyage en Asie n'est pas digne de ce nom tant que tu ne te retrouves pas à errer en motorbike déglingué, un voyage en Colombie ne l'est pas tant que tu ne vas pas siroter du café dans la zona cafetera. Direction Salento, dans une cabane en retrait de la ville où des chevaux sauvages nous rendent visite chaque jour. Après l'assassinat tragique d'une araignée (RIP) et une journée à la Valle del Cocora pour admirer les plus hauts palmiers du monde, on fait un détour improvisé vers le village de Pijao, où peu de voyageurs prennent le temps de s'aventurer, sauf Yves de la rue Beaubien qu'on croise autour de la place centrale. On y découvre les meilleures fincas de café de la région et les plus savoureuses empanadas de toute l'Amérique du Sud. On entame une virée chez l’habitant dans le Páramo de Chili, un écosystème typique des hautes montagnes andines, et il s'avère qu'on a largement le temps de l'apprécier puisque notre Jeep Willys datant certainement des années 50 y tombe en panne au beau milieu de nulle part. Après un passage à Cali, riche de sa communauté afro-colombienne et capitale mondiale de la salsa, on rejoint Ipiales, à quelques kilomètres de l'Équateur. Au sanctuaire de Las Lajas, on assiste à une messe en espagnol dont on ne comprend pas grand-chose, et je prie (en français) que notre passage à pied vers l'Équateur se déroule sans problème aucun. Parce que traverser une frontière à pied en Amérique du Sud, ce serait pas un peu sketch?

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L'Équateur
à couper
le souffle.

Premier arrêt : Otavalo, là où s’impose une randonnée à la Laguna de Cuicocha, une lagune volcanique au centre de laquelle se trouve une île en forme de cochon d’Inde. Bon, ça prend un peu d'imagination, quand même. Le lendemain, on découvre le marché des animaux du samedi et ses cochons d’Inde à vendre, pas besoin d'imagination cette fois, et les gens ne les achètent pas comme animal de compagnie, si vous voyez ce que je veux dire. Dans le bus vers le parc national du volcan Cotopaxi, j’apprends à mes dépens de ne jamais, jamais, laisser traîner son sac à ses pieds, et je me retrouve sans manteau pour faire face au froid mordant qui nous attend. Du haut de ses 5897 mètres, le volcan Cotopaxi est l’un des plus hauts volcans actifs du monde, avec son cône enneigé frôlant la perfection. On s'y aventure jusqu'à avoir les deux pieds dans les neiges éternelles à 5000 mètres, puis on va reprendre notre souffle (au sens propre et figuré) en se posant devant les puissantes vagues turquoise de la côte pacifique. Après une semaine de repos à Manglaralto, grand bien nous fasse, on s'envole vers Vilcabamba et on comprend rapidement pourquoi le village a la réputation d'y voir vivre plusieurs centenaires. Moi aussi, je pourrais y vivre jusqu'à 100 ans, surtout avec ce monsieur qui nous apporte des oranges fraîches tous les matins. On effectue deux-trois détours par le Cerro Mandango (et de ce fait par la boulangerie française devant laquelle on doit passer), avant de se retrouver pris au piège dans une embuscade de vaches pour aller voir une waterfall. Donne-leur une tape sur les fesses, que suggère mon chum pour toute recommandation. Ah mais toi d'abord, mon loup, toi d'abord...

 

À une semaine du retour à la maison, j'accueille mes 30 ans à Quito, deuxième plus haute capitale du monde, savourant la chance que j'aie de pouvoir réaliser mes rêves au fil des printemps qui se succèdent. Il est incontournable d'aller poser les pieds dans chacun des hémisphères à la Mitad del Mundo, et on en profite pour vérifier si c’est vrai qu’on peut y faire tenir un œuf à la verticale sur un clou. (Selon vous?) Après une randonnée inachevée au volcan Rucu Pichincha qui, lui, a bien failli nous achever, la réserve de Cuyabeno en Amazonie nous appelle. Après deux heures de bateau sur une rivière qui fourmille de caïmans, d’anacondas et de piranhas, on rejoint un lodge en pleine jungle où nous attend un guide, à qui nous confions la responsabilité de notre survie dans cet environnement hostile qui ne pardonne pas, et qui a de quoi faire sentir drôlement insuffisant. Mais tout va bien aller parce que notre guide s'appelle Jorge. C'est Jorge de la jungle.

Résumé de l'itinéraire

Colombie (36 jours)

Cartagena - Minca - Bucaramanga - Barichara - Medellín - Salento - Piajo et le Páramo de Chili - Cali - Ipiales

Otavalo - Machachi (parc national du volcan Cotopaxi) - Guayaquil - Manglaralto - Vilcabamba - Quito - Réserve de Cuyabeno (Amazonie) - Quito

Équateur (36 jours)

Coups de coeur

Minca et le Cerro Kennedy, Pijao et le Páramo de Chili, le parc national du volcan Cotopaxi et le village de Vilcabamba.

© 2023 par Amélie Sasseville

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