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Afrique du Sud, Namibie et Botswana

« Ah! Parlons-en, justement, de l'aventure. Ça m'a pris presque un an pour réaliser qu'elle n'est nulle part, l'aventure. L'aventure ne se trouve pas dans un livre, un guide ou une expédition prévue pour ça. L'aventure est une porte qui s'ouvre par en-dedans. Le reste dépend de vous. »

 

- Bruno Blanchet dans son livre La frousse autour du monde (tome 1)

Retrouvailles
à Cape Town.

 

2 février 2020. Après trois mois de voyage en solo au Népal et au Sri Lanka, les roues de l'avion se posent à Cape Town en Afrique du Sud. L'Afrique man!

 

Ne reste que deux jours avant que mon chum que je n'ai pas vu depuis novembre me rejoigne. Dans le Uber, des panneaux indiquent que nous sommes dans une high crime area zone. Do not stop, que c'est écrit partout. C'est à espérer qu'on ne tombe pas en panne. Mes bagages sont cachés dans la valise, les portes sont verrouillées et les fenêtres, fermées. En tentant de ne pas trop exhiber mon cellulaire, je garde un oeil sur le trajet pour m'assurer que le chauffeur m'amène bien au Airbnb, un appart du quartier safe de Sunset Beach. Ça n'empêche pas le terrain d'être sécurisé par une clôture électrique et la porte d'entrée d'être protégée d’une grille de métal. Je reste encabanée à écouter des séries en buvant du Chenin blanc et du Pinotage jusqu'à ce que je retrouve enfin mon chum et qu'on se lance à la découverte de la ville qui est somme toute sensationnelle. On passe par le Lion’s Head et la Table Mountain, on visite le Cap de Bonne-Espérance, Camps Bay, Cape Point et on va saluer les manchots à Boulder’s Beach. Et après deux-trois dégustations dans de somptueux vignobles qui nous laissent ivres de bonheur (et de bonne heure), on se retrouve à l’aéroport, prêts à partir pour la Namibie. Mais semble-t-il qu'on a booké notre vol pour dans six mois. De quessé?

Roadtrip
d'une vie

en Namibie.

30 000 pieds dans les airs, le sable et l’océan qui s'étendent à perte de vue nous ébahissent. Le passage aux douanes est un peu sketch, mais la ride de taxi jusqu'au Airbnb en met déjà plein la vue. En plein centre-ville de Windhoek, on se retrouve au coeur d'un rebondissement ébranlant à la sortie de l'épicerie. Welcome to Africa. On dresse une liste exhaustive des meilleures agences où louer un 4x4, puis on se retrouve chez Savanna Car Hire, qui n'y figurait pourtant pas. On en ressort significativement plus pauvres, avec un Toyota Hilux full équipé pour 30 jours de camping. C'est l'heure du roadtrip de notre vie.


Premier arrêt : le désert du Namib. Conduisant à gauche dans une piste de gravier sans savoir si on est sur le bon chemin, on ralentit au passage d'autruches, de chèvres et d'antilopes devant lesquelles je m’extasie déjà. Un babouin qui trippe sur les pâtes au pesto nous rend visite la première nuit, au terme de laquelle on va se faire calciner dans le parc national de Namib-Naukluft. Les pneus du pick-up dégonflés, on se rend à Deadvlei, un désert d'argile blanche parsemé d'acacias encore plus calcinés que nous. À peine consciente que je me balade dans les plus hautes dunes du monde, je me brûle la plante des pieds sur la crête de la Big Daddy.

On reprend la route vers Swakopmund pour y visiter un endroit unique sur Terre : Sandwich Harbour, là où les dunes se jettent dans l’Atlantique. On hésite entre faire appel à un guide ou y aller par nos propres moyens, bien timés avec la marée. Quelques centaines de kilomètres plus loin, on se pose dans les plateaux du Damaraland, l’un des rares endroits où l’on peut encore apercevoir des animaux sauvages à l’extérieur des parcs nationaux. Le sosie de PK Subban nous amène en game drive à la recherche de rhinocéros noirs, l'une des espèces les plus menacées du monde.

 

Après un réveil sous le regard de Zazu nous observant dormir sans vergogne, on prend la direction d'Opuwo pour y rencontrer les Himbas, l'un des peuples les plus emblématiques de la Namibie. D'ici, l’entrée ouest du parc national d’Etosha n'est plus très loin. Connu pour être l’une des plus grandes réserves animalières d’Afrique, il ne manque que le buffle pour que le parc soit considéré comme un parc Big Five, faisant référence aux cinq grands animaux des safaris : le buffle, le lion, l’éléphant, le léopard et le rhinocéros. On y passe une semaine en complète autonomie, à se faire notre propre safari. Malgré la saison des pluies et le fait qu'on s'y connaisse fuckall en expédition de chasse aux gros animaux sauvages, la chance nous sourira-t-elle? Devant le pan, ce plus grand marais salé d’Afrique que l’on peut apercevoir de l’espace, on fait une rencontre qui nous convainc de faire ce détour par le Botswana qu'on a en tête depuis le début.

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Botswana :
le miracle
africain.

Notre sortie d’Etosha nous fait traverser des villages traditionnels où on se sent vraiment en Afrique. On s'arrête pour la nuit au bord de la rivière Okavango, avant qu'elle n’inonde la route tout entière. Longeant la bande de Caprivi, ce corridor bordé par l’Angola et la Zambie au nord et par le Botswana au sud, on s'arrête à Bagani. Ici, le risque ne concerne pas les inondations, mais la possibilité de tomber face à face avec un crocodile ou un hippopotame sur son terrain. Saviez-vous que c’est l’hippopotame, l’animal le plus dangereux d’Afrique?

 

On traverse vers le Botswana au poste frontalier Ngoma. Dans la ville de Kasane, un immense éléphant se baladant sur notre terrain nous apprend que le campsite n’est pas sécurisé. Welcome to Botswana. On entre dans le parc national de Chobe le lendemain en direction du camp Ihaha, puis de Savuti. Comme Etosha, Chobe est une réserve animalière, mais qui a la réputation d’être beaucoup plus roots : on parle de kilomètres de pistes de sable escarpées, de 50 000 éléphants du Kalahari, les plus gros de leur espèce, et d'un shit load de lions qui les chassent. Oui, des lions qui chassent des éléphants. Et c'est un parc Big five. Déjà là, on comprend que l'aventure sera mémorable. Le jour de notre sortie du parc, un déluge impitoyable nous permet de faire la plus inoubliable des rencontres. On retraverse la frontière vers la Namibie en faisant l’erreur de vouloir aider trois gars « en panne », et ce roadtrip prend fin à Windhoek après 7042 kilomètres.

Et tandis qu'on se trouvait isolés du reste du monde, encerclés d'un troupeau de girafes ou en plein désert, la planète se mettait sur pause. On revient à Montréal le 15 mars 2020, échappant à la fermeture des frontières dont tout le monde parle. Cela fait presque cinq mois que je suis partie, que je n'ai pas vu ma famille ni mes amis. Bien que chaque retour de voyage évoque en moi une certaine mélancolie, les retrouvailles et les balbutiements de la prochaine aventure l'adoucissent rapidement. Mais pas cette fois. Outre la pandémie, d'autres défis m’attendent, mais je découvrirai que cette décision de partir seule au bout du monde était sans doute la meilleure que je n'ai jamais osé prendre.

 

Et je comprendrai que je trouverai toujours le moyen de me retrouver dans un aéroport avec un aller simple en poche et des rêves plein la tête. Le reste? Ça dépend de moi.

Résumé de l'itinéraire

Afrique du Sud | Ville de Cape Town seulement (12 jours)

Lion's Head - Cap de Bonne-Espérance - Cape Point - Boulder's Beach - Table Mountain

Namibie (27 jours)

Windhoek - Sesriem (désert du Namib) - Swakopmund (Sandwich Harbour) - Damaraland - Kamanjab - Opuwo - Parc national d'Etosha (campsites Olifantsrus, Halali, Okaukuejo et Namutoni) - Rundu - Bagani - Botswana (voir ci-dessous) - Ghanzi - Erindi - Sesriem - Windhoek

Botswana (6 jours)

Kasane - Parc national de Chobe (campsite Ihaha) - Kavimba - retour au Parc national de Chobe (campsite Savuti) - Maun

Coups de coeur

TOUT! Plus sérieusement, la semaine passée au Botswana, le parc national d'Etosha en Namibie, la région du Damaraland, Deadvlei dans le désert du Namib et Sandwich Harbour à Swakopmund.

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